Les stéréotypies sont définies comme la répétition inlassable d’une attitude, d’un geste, d’un acte sans but intelligible. Chez les équidés, elles prennent la forme de tic à l’appui, à l’air, tic déambulatoire, de l’ours, ou d’encensement… Développées en réponse au stress, à l’ennui, à la privation de contact, elles sont souvent déconcertantes pour leur propriétaire. Petit tour d’horizon de ces stéréotypies, et conseils pour prévenir leur apparition. Comment résoudre les stéréotypes chez le cheval ?
Stéréotypies orales ou locomotrices, de quoi s’agit-t’il ?
Les stéréotypies orales impliquent la bouche du cheval. Le tic à l’air, avec ou sans appui, consiste à provoquer une entrée d’air dans son œsophage. Outre un bruit rauque caractéristique, on observe également un amaigrissement, et une usure excessive des dents (et du matériel) pour les chevaux qui prennent appui. Par ailleurs, ce tic est parfois observé chez de très jeunes poulains, même avant sevrage. Cependant, le lien entre le tic et la présence d’ulcères n’est pas établi. Ce tic n’engendre pas d’entrée d’air dans l’estomac mais une production de salive. De ce fait, cela limite potentiellement l’acidité dans l’estomac, notamment chez les chevaux avec peu de fourrage à disposition.
Certains chevaux sortent ainsi leur langue, font claquer leurs lèvres en secouant la tête ou lèchent inlassablement un équipement à la portée.
Les stéréotypies locomotrices regroupent le tic de l’ours – le cheval se balance ici d’un antérieur sur l’autre, ou déambulatoire –le cheval tourne en rond ou fait des allers retours incessants – et l’encensement – le cheval balance sa tête de bas en haut.
Causes prédisposantes
Le sevrage a un impact considérable, car, associé à de nombreux changements, il est particulièrement stressant pour le poulain. Les effets sur l’apparition de tics sont ainsi plus marqués lorsque le poulain est sevré seul et nourri avec une ration à base de concentrés.
Da façon générale, les facteurs de risques d’apparition sont :
- Des quantités de fourrages journalières trop faibles engendrant ennui et inconfort digestif,
- La limitation du contact (olfactif, visuel, physique) avec des congénères),
- La restriction du mouvement (box trop petit, sorties limitées),
- L’appauvrissement du milieu de vie (absence d’interactions, de stimulation, de distractions).
Moyens de traitement, de prévention ?
Malheureusement, il est difficile de faire disparaître un tic installé, notamment le tic à l’air. En effet, le risque majeur est le report de ce tic sur un autre tic.
La solution consiste donc à agir sur les conditions de vie :
- Améliorer les conditions de sevrage : pas trop précoce, en groupe, avec un régime riche en fibres afin d’inciter le cheval à mastiquer plus longtemps,
- Optimiser la quantité de fourrage journalière disponible : minimum 1,5 kg de matière sèche/100kg de poids vif soit au moins 7 kg bruts/j pour un cheval de 550 kg,
- Diagnostiquer et traiter les éventuels ulcères,
- Favoriser les contacts sociaux au box (cloisons basses ou amovibles, stabulation) ou au pré.
- Permettre un accès à une aire d’exercice type paddock quotidiennement
Le changement de mentalités engendré par les différents résultats de recherches amène à repenser fondamentalement les modes de conduite et d’hébergement des chevaux. Ainsi, l’écurie dite « active », dont l’objectif est de répondre au mieux aux besoins des chevaux quelle que soit leur activité (élevage, travail) constitue peut-être une piste à explorer pour limiter l’expression de ces comportements stéréotypiques.
Laetitia Marnay, Ifce
Plus d’informations sur les stéréotypies des chevaux et l’écurie active :
> Sur www.haras-nationaux.fr
> Sur www.equivod.fr : « C. Dubois – équi-meeting infrastructures 2014 – « Une écurie « active », la ferme de Randeynes »
En savoir plus sur le concept Écurie active
> En savoir plus sur la Ferme de Randeynes, une écurie active
Photo © J.Schneider – IFCE
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