Le ratelier à fourrage est devenu un équipement incontournable de tous les établissements équestres qui hébergent les chevaux en groupe. En effet, il permet de gagner du temps sur la distribution plutôt que de distribuer le foin sous forme de repas rationnés. Il permet également de limiter le gaspillage puisque moins de foin est perdu par piétinement ou par souillure par les urines et crottins des chevaux. C’est donc un outil d’amélioration des résultats technico économique de la majorité des entreprises équestres. Nous allons faire l’inventaire des équipements techniques du marché (ou auto réalisables) afin d’apporter une aide au choix et à la décision en les analysant selon les critères qui nous semblent les plus souvent avancés dans le monde du cheval.

Les critères d’appréciation des râteliers à fourrage

? Sécurité

La sécurité est le critère principal lorsqu’on héberge ses chevaux ou que l’on se voit confier les chevaux de clients. Comme le cheval consacre 60 à 70 % de son budget temps à l’alimentation, il va passer énormément de temps à proximité directe du râtelier. Il faut donc que ce dernier garantisse une parfaite sécurité non seulement en utilisation normale mais aussi en cas de bousculade entre chevaux. Enfin, il faut envisager les cas inattendus ou improbables comme le cheval qui passe un membre à l’intérieur ou un poulain qui essaye de rentrer dedans etc.

?Protection du fourrage

La seconde fonction du râtelier est de protéger le fourrage. En dehors des râteliers installés en stabulation, tous les autres doivent disposer d’un toit pour protéger le fourrage des précipitations. L’efficacité de ce toit varie selon les modèles.

? Facilité d’utilisation

Comme le râtelier est fait pour nous faire gagner du temps, son utilisation doit être facile et pratique, de plus les utilisateurs étant surtout des utilisatrices, sa manipulation ne doit pas demander une force de Rugbyman. Il doit donc être pensé pour être manipulé par une personne seule.

?Le nombre de chevaux qui peuvent manger

En fonction des effectifs de chevaux à nourrir, le choix du râtelier varie. On sait que les chevaux ne se placent pas collés les uns aux autres comme peuvent le faire des bovins au cornadis. C’est le retour d’expérience qui montre combien de chevaux peuvent effectivement utiliser le râtelier simultanément.

?Type de botte utilisable

Le format du râtelier correspond en général à celui des bottes qu’il va accueillir. Il faudra veiller à cette adéquation lors du choix du modèle.

?Solidité – Durée de vie

Les matériaux utilisés ainsi que la conception apportent une résistance variable aux contraintes exercées par les chevaux et par les manipulations. La durée de vie est donc un critère de choix très important pour un râtelier afin de raisonner l’investissement sur le long terme.

Le râtelier chevaux fait maison

Le râtelier « fait maison » a un avantage : son prix. Il permet souvent de réutiliser des matériaux déjà disponibles. Bien conçu, il protège correctement le fourrage mais il faut se rendre à l’évidence que cette solution pèche sur bon nombre de critères. Les deux principaux sont la durée de vie et la sécurité. En effet, les dents des chevaux et leur capacité à s’appuyer très fort auront tôt ou tard raison du bois.

Parallèlement les clous et vis qui le composent s’ajoutent aux échardes et brisures de bois comme autant d’objets dangereux. Si un propriétaire particulier demeure libre de se faire plaisir en aménageant le lieu de vie de ses chevaux à sa guise, il est fortement déconseillé en tant que professionnel de recourir à cette solution

râtelier chevaux fait maison
Distribution de fourrage

Le râtelier acier galvanisé

Traditionnellement utilisé en élevage bovin, le râtelier en acier galvanisé a naturellement été détourné pour une utilisation en équin. Certains fabricants ont également répondu à cette demande en créant des équipements spécifiques. Les modèles bovins sont évidemment à proscrire, car ils comportent des zones où un cheval peut se coincer un membre en cas de coup de pied mal maîtrisé. Par ailleurs, les angles de toiture demandent également vérification, car certains d’entre eux peuvent se positionner à hauteur de tête des chevaux.

Si les adaptations ont été faites pour les modèles chevaux, il reste inévitablement quelques zones critiques. Cela inclut notamment les parties métalliques saillantes remettant l’accrochage sur l’attelage 3 points du tracteur. Les modèles à éviter par-dessus tout sont les modèles auto-serrant. En effet, ils laissent un espace dans lequel le cheval peut se blesser un membre au fur et à mesure que le foin est consommé. Enfin, la position avec le foin en hauteur fait respirer beaucoup de poussières au cheval. Les vétérinaires recommandent plutôt largement la position « tête en bas ».

La manipulation de ces râteliers nécessite impérativement l’emploi d’un tracteur. Il faut également en tenir compte. L’empli de filets petites mailles avec ces râteliers n’est pas pratique. Enfin, la durée de vie du métal même galvanisé dans un milieu très humide a ses limites aussi.

L’emploi de râteliers galva est une pratique courante issue du milieu agricole. Même si ça se passe souvent bien, ils ne garantissent pas toute la sécurité pour les chevaux. Ils nécessitent un niveau de mécanisation pour leur manipulation.

Avec une botte ronde, ce type de râtelier permet en général à 4 à 5 chevaux de manger simultanément dans le calme.

Râtelier polyéthylène – Durapoly

Les 1er râteliers polyéthylène ont été conçus dans les années 80 spécifiquement pour les chevaux. Ils ont depuis évolué et ont été optimisés. Le plastique rotomoulé qui les compose présente l’avantage d’apporter de la solidité, une certaine souplesse ainsi que de réaliser des formes originales. Des bords totalement arrondis et une conception qui rend tout coinçage impossible en ont fait une référence en termes de sécurité.

Les différents modèles permettent d’accueillir tous les modèles de botte ronde. Par ailleurs, ils facilitent et sécurisent aussi l’utilisation de filets à foin, même avec des chevaux ferrés. La hauteur de toit de 1m60 apporte une protection optimale contre la pluie. Une personne seule le manipule facilement. Enfin, sa souplesse lui permet d’absorber les chocs lors de son utilisation par les chevaux, ainsi que lors des manipulations.

râtelier chevaux durapoly pour la distribution de fourrage
cloche à foin

Ratelier cloche à foin

Les cloches à foin, petites dernières nées de la famille des râteliers, s’inspirent du râtelier polyéthylène. Elles en sont une version « économique ». En terme de sécurité, si elles ne présentent pas de profils contondants, elles comportent tout de même des bords peu arrondis et donc relativement coupants. Leur faible hauteur en rend l’emploi compliqué pour les chevaux de gabarit important. De plus, le manque de visibilité pour le cheval qui passe la tête à l’intérieur peut générer des réactions de peur ou de surprise importante. Le cheval lève alors brusquement la tête et se cogne. Notons tout de même que la protection du fourrage est bien assurée et la manipulation par une personne seule se fait sans trop de difficulté.

De par sa conception, la cloche à foin convient plutôt aux petits effectifs de chevaux, de petit gabarit et se connaissant bien. Les cloches permettent au maximum d’affourager 4 chevaux en même temps

Abri de distribution

L’abri de distribution est un râtelier fixe construit sur une structure pérenne et entouré de façades à passages d’encolure. Il est installé sur dalle béton. De dimensions variables, il rend donc possible l’utilisation de toutes les formes de bottes de foin. Parfaitement sécurisé, il a l’avantage de permettre de nourrir simultanément beaucoup plus de chevaux. Par exemple, un abri de 3×3 (20 passages d’encolure) permet théoriquement de nourrir 20 chevaux . En pratique, on parle de nourrir facilement, et calmement ensemble au moins 10 chevaux. Les dimensions peuvent aller jusqu’à 6 voire 12 m par 3m. Cependant, il est souvent plus judicieux de multiplier les points d’affouragement pour gagner en calme dans le troupeau.

Ce type de râtelier présente une construction pérenne, dont la périphérie va être fortement piétinée. Il convient donc de la stabiliser avec des dalles. L’emplacement sera également choisi pour être alimenté facilement grâce à un matériel de manutention adapté. Le gros avantage est alors la capacité chargement d’une telle structure : 3 à 4 bottes rondes pour un petit abri de 3×3. Des modèles avec avancées de toit permettent également aux chevaux de se nourrir à l’abri du soleil ou des précipitations.

L’hébergement en groupe est de plus en plus plébiscité par les établissements équestres, comme par les propriétaires. En effet, ils contribuent à redonner au cheval un mode de vie qui correspond à son comportement naturel. En plus de la pension pré, le paddock paradise et l’écurie active apportent des réponses concrètes aux problématiques de la vie des chevaux en groupe. La place du fourrage est toujours prépondérante dans ce type d’hébergement. Le râtelier se positionne naturellement au centre de la question de la distribution. À chacun de trouver le modèle qui lui convient en ne faisant évidemment pas de concession sur la sécurité.

abri livre service pour la distribution de fourrage en écurie active

Synthèse du comparatif râteliers