Les instances de la filière équine ont signé en 2016 La Charte du bien être équin qui se compose de 8 mesures générales en faveur d’une amélioration optimale du bien être des chevaux que nous hébergeons.

Mesure 3 : Offrir un lieu de vie aménagé de manière à prévenir les risques de blessure et de maladies et leur permettant de s’adapter aux conditions climatiques.

Comment l’hébergement des chevaux influence les risques de blessures et de maladies  encourus par les chevaux que nous hébergeons? Comment pouvons-nous aménager et adapter cet hébergement de façon à limiter ces risques et à permettre aux chevaux de s’adapter aux variations climatiques ?

Présence d’éléments dangereux voire accidentogènes dans l’environnement.

La première mesure de bon sens pour prévenir les blessures des équidés dans les établissements qui hébergent des chevaux consiste à retirer tous les objets potentiellement contondants que ce soit dans les boxes, les abris, les paddocks ou les pâtures. La présence d’engins agricoles dans les pâtures constitue un risque de blessure car les chevaux peuvent tenter de se gratter dessus. On vérifiera régulièrement que les abris et les parois des boxes n’ont pas été dégradés et ne présentent pas de risque pour les chevaux.

Les râteliers à fourrage sont des éléments à surveiller tout particulièrement. En effet, comme les chevaux passent beaucoup de temps autour, le risque d’incident y est d’autant plus important. La seule garantie absolue consiste à utiliser des râteliers spécialement conçus pour la distribution du fourrage aux chevaux. Ils ne doivent comporter aucun angle ni aucun recoin dans lequel un cheval pourrait se coincer un membre.

Les Clôtures

Les clôtures sont des éléments essentiels pour assurer la sécurité des chevaux. Elles doivent être suffisamment solides pour assurer une barrière physique tout en demeurant sans danger si le cheval vient en contact. La clôture physique est souvent couplée à la barrière psychologique de la clôture électrique. Celle-ci n’est efficace que si elle fonctionne parfaitement et délivre l’énergie nécessaire à une correction électrique suffisamment intense pour dissuader le cheval de retenter sa chance

Clôtures dangereuses, Barbelés, fils détendus

Les clôtures plus dangereuses sont incontestablement les fils barbelés. Non dissuasifs car n’étant pas électrifiés (c’est interdit par la loi !), ils permettent au cheval de venir au contact, de s’appuyer dessus pour brouter de l’autre côté de la clôture jusqu’à passer le membre au travers et se retrouver coincé et c’est le drame. A la suite des barbelés, ce sont les grillages à moutons qui présentent le plus de risques. Le cheval y passe le pied et se retrouve également coincé, il se débat et … c’est aussi le drame.

Les clôtures dangereuses sont en fait toutes les clôtures en mauvais état : les clôtures électriques détendues, les conducteurs en mauvais état qui ne conduisent plus vraiment le courant, les poteaux vieillissants. Qui ne sont plus en mesure de supporter le moindre petit choc etc.

De manière générale, la clôture sécurité, c’est une clôture à la fois physique que le cheval n’imagine pas pouvoir franchir en la poussant et à la fois électrique car au contact de celle-ci, le cheval se voit confirmer son impression de départ. Il est alors convaincu qu’il ne peut pas sortir. La question de la sécurité est alors réglée puisque le cheval n’essaye plus de sortir.

Les Sols

Les risques principaux de blessure liés au sol proviennent :

  • Les sols glissants. Ils sont particulièrement dangereux et doivent être bannis des aires de vie des chevaux. Les chutes par glissement peuvent être dramatiques en générant des fractures chez les chevaux avec les conséquences pour les cavaliers qui les montent. Les bétons des aires couvertes ou extérieures doivent être rayés ou mieux recouverts de revêtements caoutchouc pour assurer une adhérence convenable.
  • Des sols irréguliers. En effet, le cheval n’appréhende pas toujours de façon proprioceptive un changement de texture d’un sol lorsqu’aucun autre indice ne le laisse présager. C’est dans ce type de cas qu’arrivent les entorses et tendinites voire des chutes avec des conséquences parfois dramatiques. Il est donc important de proposer aux chevaux des sols de texture qu’ils pourront appréhender facilement. Pour les aires de vies extérieurs, les zones les plus fréquentées pourront être traitées avec des dalles de stabilisation si elles ont sensibles à l’humidité et si elles génèrent de la boue.
  • Dans le cas des sols sportifs, de sols trop durs ou trop mous. La remarque précédente s’applique évidemment aux sols sportifs d’autant plus sensibles qu’ils sont utilisés aux allures vives voire pour le saut d’obstacle. La vitesse étant un facteur aggravant pour l’apparition ou le développement des pathologies locomotrices, il est également important de disposer d’aires d’évolution qui assurent à la fois un amortissement des impacts et une certaine fermeté pour stabiliser les appuis.

La seule technique de stabilisation durable des sols de paddocks est l’emploi de dalles de stabilisation avec une mise en œuvre adaptée au terrain. Aucune stabilisation à base de granulat (graviers, cailloux, sable) ne résiste à terme au poinçonnement effectué par les pieds des chevaux.

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Les Abris

Fournir un abri aux animaux hébergés en extérieur pour le protéger des variations climatiques est une obligation légale. En pratique, on remarque que l’abri n’est souvent pas utilisé par les chevaux de la façon dont nous l’attendrions. En effet, les abris utilisent principalement l’abri pour :

  • Se protéger des insectes et des températures élevées en été donc c’est plutôt l’ombre qui est recherchée.
  • Se protéger des vents de pluie. C’est dans ce cas plutôt l’effet paravent qui est recherché par les chevaux.
  • Lorsqu’il est pourvu d’une litière ou de matelas, on remarque que d’est le confort de couchage avec notamment la possibilité de se coucher sur un sol sec que les chevaux recherchent.

On observe enfin que suivant l’emplacement et l’orientation de l’abri, les chevaux l’utilisent ou l’ignorent. Le respect des points suivants semblent augmenter la fréquentation d’un abri :

  • Orientation dos aux vents dominants.
  • Installation plutôt sur un point haut lorsque le parc présente un dénivelé.
  • Vue depuis l’abri. La possibilité d’observer l’environnement et de garder le contact visuel avec d’éventuels congénères présents même dans d’autres parcs.

La surface de l’abri doit être proportionnelle aux nombre de chevaux présents dans le parc. De manière générale, on observe que pour des chevaux de gabarit moyen, la surface d’abri par cheval doit être d’environ 10 m² pour que tous les chevaux y compris ceux qui sont en bas de la hiérarchie du groupe osent venir s’y tenir. On observe également que pour les groupes importants, il est avantageux de multiplier les abris que les chevaux viennent occuper par groupes d’affinités plutôt que de mettre à disposition un seul et grand abri.

Le confinement au box et les pathologies comportementales qui en résultent

Le box est aujourd’hui le mode d’hébergement le plus répandu pour les chevaux au travail (courses, compétition, enseignement). Si l’outil n’est pas problématique en lui-même, son utilisation est de plus en plus questionnée par les observations des éthologistes scientifiques. On utilisation devient de plus en plus règlementée chez certains de nos voisins comme en Suisse ou en Allemagne. En effet, il est clairement mis en évidence que le confinement prolongé au box génère des pathologies qui altèrent le bien être des chevaux. Le confinement prolongé au box génère en effet :

  • Une modification considérable du budget temps. Le cheval qui passe environ 65 % de son temps à manger dans un environnement naturel dispose de beaucoup de temps libre dans un environnement très appauvri. Il compense souvent par des troubles comportementaux comme les stéréotypies.
  • Un ennui considérable par appauvrissement de l’environnement. Le cheval a très vite fait le tour des 9 m² de son boxe. Les possibilités exploratoires sont très réduites et il va donc souvent tromper l’ennui par des troubles comportementaux.
  • Un mode d’alimentation souvent très discontinu. Le cheval au box mange au mieux 2 repas de foin qui représentent rarement les 12 kg de foin recommandés. Pour des raisons pratiques, cette alimentation comprend souvent une forte part de concentrés distribués aux mieux sur 3 repas. Une quantité énorme de nutriments est engloutie en quelques minutes là où le cheval met plusieurs heures à les rechercher dans son environnement naturel. Il en découle ennui et augmentation de la prévalence des troubles digestifs comme les ulcères gastriques et les coliques.
  • Un isolement social est particulièrement impactant pour le cheval dont la sécurité réside en partie dans le troupeau. Ce stress se traduit par une plus grande agressivité y compris envers l’homme et par diverses somatisations.
  • Une modification des comportements locomoteurs. Ce n’est pas sans effet sur la digestion et génère évidemment des pathologies locomotrices. Cela génère aussi l’effet rebond du cheval qui va partir en « sauts de moutons » et se défouler vivement lorsqu’il est lâché au paddock au risque de se blesser puisqu’il est musculairement froid.
  • Une surexposition à des atmosphères chargées en poussières. Les écuries sont d’une part rarement bien ventilées et d’autre part, elles sont toujours plus chargées en poussière que l’environnement extérieur. Les fourrages et les chevaux eux-mêmes génèrent beaucoup de poussières qui associées à l’ammoniaque produit par les fumiers crée un terrain propice à l’apparition de pathologies respiratoires comme l’emphysème que l’on ne guérit pas.

Le box est un mode d’hébergement qui a sa raison d’être pour certaines utilisations ou pour isoler et immobiliser un cheval qui en a besoin. Il faut bien garder à l’esprit qu’en dehors de quelques heures que certains chevaux peuvent apprécier pour le repos et le calme, il génère de nombreuses pathologies et ne contribue en rien au bien-être du cheval. Les mentalités changent et on voit aujourd’hui apparaitre des modes d’hébergement plus respectueux des besoins comportementaux des chevaux comme l’écurie active. Dans l’entrainement des trotteurs, l’hébergement en paddock avec abri y compris pour des chevaux de très haut niveau se développe également.

Et chez vous, ça se passe comment ?

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