Depuis 2016, HORSE STOP® innove et prône un hébergement collectif des chevaux en écurie active. Dans ce procédé, l’intégration d’un nouvel individu dans le groupe est toujours un moment un peu particulier que certains peuvent appréhender et qui peut freiner les plus inquiets.

C’est pour cette raison que HORSE STOP® co-finance la thèse d’Anna Flamand, doctorante éthologue chez HORSE STOP® et sous la direction d’Odile Petit directrice de recherche au CNRS. La première étape de cette recherche innovante vise à mettre en place, sur base de données scientifiques, un protocole d’intégration en écurie active. Ce protocole se veut le plus sécurisant et progressif possible, aussi bien pour le cheval que pour l’humain.

Dans notre webinaire du 2 mai, Arnaud Lallemand et Anna Flamand nous présentent la méthodologie mise en place pour optimiser cette intégration en écurie active. À savoir que ce webinaire n’est que le premier d’une série de trois webinaires où HORSE STOP® vous partagera au fur et à mesure les résultats de l’étude menée par Anna.

Ci-dessous, vous trouverez la vidéo du replay ainsi que notre article de blog qui reprend la présentation de la méthodologie mise en place pour mener l’étude. La session de questions/réponses fera l’objet d’un prochain article tant elle était intéressante et enrichissante !

Nos intervenants :

  • Arnaud Lallemand, expert en aménagement équestre chez HORSE STOP® et titulaire d’un DU d’éthologie équin.
  • Anna Flamand, doctorante éthologue chez HORSE STOP®, Université de Tours, sous la direction d’Odile Petit.

Au programme du webinaire, 3 thématiques :

  • #01 Analyse des études déjà menées
  • #02 Les enjeux de l’intégration
  • #03 Présentation de la méthodologie mise en place

Pour ceux et celles qui n’ont pas eu la chance de rejoindre notre webinaire, retrouvez ci-dessus la vidéo du replay.

En attendant, voici un résumé des informations présentées et des points à retenir :

1. Analyse des études déjà menées

L’objectif de la thèse d’Anna Flamand est de voir comment on peut intégrer et améliorer la socialité dans les infrastructures équestres. Cette étude, faite en collaboration avec HORSE STOP® et le laboratoire PRC (Physiologie de la Reproduction et des Comportements) et dirigée par Odile Petit, directrice de recherche au CNRS, a débuté il y a quelque temps et elle a déjà permis de démontrer les bénéfices d’un accès à la socialité et de tester des outils et de nouvelles méthodes pour la gérer.

Intégrer la socialité au box

Plusieurs outils ont été testés afin de permettre à des chevaux qui sont hébergés en box individuel d’avoir des contacts sociaux quotidiens. Quels sont-ils et quels ont été les résultats ?

Le box social

Le box social est un dispositif conçu avec HORSE STOP® pour une étude menée sur de jeunes chevaux au débourrage. Il s’agit de deux box adjacents qui disposent d’une paroi mitoyenne ouverte. Cette paroi permet aux chevaux de pouvoir passer la tête et l’encolure chez le congénère voisin et d’interagir sans se blesser.

Le box rencontre

Ici, il s’agit d’un box déplaçable qui peut être mis dans une écurie existante où l’on n’a pas forcément la possibilité de faire des travaux ou de monopoliser deux box. Le box de rencontre a également été conçu par HORSE STOP®. Durant 4 mois, il a été testé dans une pension où se côtoient des chevaux de sport et de loisir.

Les résultats obtenus avec ces outils

  • Sur la trentaine de chevaux qui sont passés par ces box, il n’y a eu aucune blessure. Le côté sécurisé de ces outils a été donc été validé.
  • L’importance de l’environnement a été mise en évidence. En effet, des éléments perturbateurs comme le passage d’une machine ou des oiseaux peuvent avoir des répercussions positives ou négatives sur le comportement des chevaux. Lorsque cela se produit, soit les individus vont se rassurer, soit cette tension va venir envenimer la relation. L’environnement est donc à prendre en considération dans la phase d’intégration même si les chevaux sont dans des écuries dans lesquelles ils ont l’habitude de vivre.
  • Enfin, il a été mis en évidence que les chevaux n’ont pas besoin de contact permanent ou continu. En effet, même s’ils ont la possibilité d’être en contact plusieurs heures par jour, quelques minutes d’interaction leur suffisent lors de petites séquences assez courtes.
un webinaire sur l'étude d'un protocole d’intégration en écurie active par horse stop
Extrait replay webinaire intégration

2. Les enjeux de l’intégration

Pour bien comprendre les enjeux de l’intégration, Anna Flamand nous rappelle d’abord comment fonctionne un groupe social chez les chevaux.

À la base du groupe social, on trouve deux réseaux sociaux : la hiérarchie de dominance et les affinités.

La hiérarchie

Dans un groupe d’individus, la hiérarchie de dominance va permettre de donner un ordre d’accès aux ressources. Chez le cheval, la hiérarchie de dominance est linéaire : A domine B, qui domine C, etc. Au moment de la mise en place de la hiérarchie, on peut voir apparaître des conflits, mais le but est bel et bien de trouver une stabilité dans le groupe par la suite. Une fois la période de conflits passée, chaque individu connaît sa place et c’est comme cela que le groupe fonctionne bien. Grâce à des signaux très discrets (une oreille en arrière par exemple), les chevaux vont pouvoir communiquer.

Les affinités

Dans chaque groupe de chevaux, il y a des partenaires privilégiés (en général 1 à 3 par cheval). Les affinités se remarquent par certains comportements affiliatifs comme du toilettage mutuel ou la tolérance d’une proximité que le cheval ne tolérerait pas avec les autres chevaux. Ces affinités sont extrêmement importantes pour la cohésion du groupe.

Comment se forment les réseaux sociaux chez les chevaux ?

On appelle “interaction sociale”, chaque rencontre entre deux chevaux. C’est la répétition de ces interactions qui va mener à la “relation sociale”. Ensuite, la somme de ces relations dans le groupe va mettre en place le “réseau social”.

un webinaire sur l'étude d'un protocole d’intégration en écurie active par horse stop

La mise en place de la hiérarchie de dominance

Pour mettre en place la hiérarchie de dominance, il y aura tout d’abord des interactions agonistiques, c’est-à-dire des agressions, des menaces, des coups de pied, des morsures, etc. Au fur et à mesure des interactions, les chevaux dominants vont prendre le dessus sur les dominés et ça va petit à petit définir la hiérarchie du groupe social.

La naissance des affinités

C’est également une question de répétitions d’interactions préférentielles qui va faire naître les affinités entre les individus. De là, se créeront des réseaux d’affiliations au sein du groupe.

Le fonctionnement du groupe social chez les chevaux nous aide à comprendre pourquoi l’intégration d’un nouvel individu est un moment délicat :

  • L’arrivée d’un nouveau congénère déstabilise la hiérarchie. Le nouveau cheval va devoir se faire une place dans cette chaîne de dominance.
  • On aura des risques de conflits plus ou moins forts à ce moment-là.

Le but de l’étude du protocole d’intégration est donc d’accélérer cette phase d’intégration du cheval dans les deux réseaux sociaux afin de rétablir au plus vite la stabilité du groupe.

3. Présentation de la méthodologie mise en place

Pour améliorer la socialité en hébergement collectif, Anna Flamand et son équipe vont comparer différentes méthodes sur deux groupes de chevaux et utiliser le box de rencontre afinde permettre au nouveau cheval de rencontrer un cheval du groupe hors de celui-ci et créer une relation entre ces deux chevaux afin de faciliter et sécuriser l’intégration.

Le protocole et les outils pour une intégration réussie

Étape 1 :

étudier le réseau social du groupe (qui domine qui, quels chevaux ont des affinités….)

Étape 2 :

choisir un cheval médiateur en fonction de son statut.

Étape 3 :

mettre en contact le nouveau cheval avec le cheval médiateur dans le box de rencontre.

Le choix du cheval médiateur

Pour mener l’étude, deux méthodes vont être comparées, l’une avec un cheval central et l’autre avec un cheval périphérique.

  • Un cheval central est un cheval qui a plusieurs relations d’affinités fortes au sein du groupe.
  • Le cheval périphérique quand a lui a simplement moins de relations d’affinités qu’un individu central.
un webinaire sur l'étude d'un protocole d’intégration en écurie active par horse stop
Extrait replay webinaire intégration

Les différentes phases du protocole d’intégration

un webinaire sur l'étude d'un protocole d’intégration en écurie active par horse stop
Extrait replay webinaire intégration

Phase 1 – Observation du groupe avant intégration

Durant 15 jours, le groupe va être observé et l’équipe de recherche sur place va relever les interactions agonistiques (menaces, évitements…). De cette manière, on connaîtra le fonctionnement de la hiérarchie de dominance et des affinités dans le groupe. De là, on pourra choisir le cheval médiateur. Dans un groupe, on choisira un cheval central et dans l’autre un cheval périphérique.

Phase 2 – Rencontre du nouveau avec le cheval médiateur

Durant 5 jours, deux méthodes vont être testées en parallèle au box de rencontre : la première rencontre d’un nouveau cheval avec un cheval central et la seconde rencontre d’un autre nouvel individu avec un cheval périphérique.

Phase 3 – Intégration du nouveau cheval dans le groupe

Dans les deux groupes de chevaux étudiés, le nouvel individu va être intégré.

Phase 4 – Observation du groupe après intégration

Une nouvelle phase d’observation aura lieu pendant 15 jours pour voir comment se passe l’intégration et la place que prend le nouvel individu dans la hiérarchie de dominance. Les affinités seront également observées pour voir, selon la méthode, si le nouvel individu peut bénéficier du réseau du cheval central (ou pas). Quant à l’intégration avec un cheval périphérique, l’idée est de voir si le cheval périphérique et le nouveau membre peuvent développer une relation privilégiée et s’aider mutuellement dans le groupe.

Le lieu de l’expérimentation

Cette expérimentation aura lieu aux Écuries du Béron, à Cappelle-en-Pévèle, dans le nord de la France. Les Écuries du Béron ont été une des premières écuries actives en France. L’avantage de ces écuries, c’est qu’elles possèdent déjà deux groupes d’individus bien distincts en écurie active : un groupe de 12 juments et un groupe de 21 hongres. Pour le groupe des juments, c’est la méthode du cheval central qui sera utilisée. Et chez hongres, c’est donc la méthode du cheval périphérique qui sera testée.

un webinaire sur l'étude d'un protocole d’intégration en écurie active par horse stop
Extrait replay webinaire intégration

Bon à savoir…

Jusqu’à présent, il y a eu très très peu d’études sur l’intégration de chevaux en groupe dans la bibliographie scientifique. Nous sommes donc sur une étude pilote, les deux pistes vont être testées pour savoir laquelle sera la plus appropriée et émettre des hypothèses. Il s’agit d’une porte ouverte sur d’autres études à faire plus tard et à consolider avec d’autres intégrations. Ce n’est donc que le début ! Il y aura un nouveau webinaire d’ici un mois et demi environ pour vous donner les premiers résultats.

Si vous avez des questions ou un projet d’écurie active, n’hésitez pas à nous contacter !

LES DIFFERENTS ACTEURS WEBINAIRE INTEGRATION

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