Les instances de la filière équine ont signé en 2016 La Charte du bien être équin qui se compose de 8 mesures générales en faveur d’une amélioration optimale du bien-être des chevaux que nous hébergeons.

Mesure 7 : Prévenir la douleur

L’absence de douleur est l’un des préalables à l’état de bien-être, c’est une évidence. La gestion de la douleur lorsque celle-ci apparait est du domaine de compétence vétérinaire et le travail de collaboration avec ce dernier est central pour tout établissement équestre. Néanmoins, la douleur est l’expression de désordres ou de pathologies dont l’apparition doit être envisagée et prévenue par l’éleveur. On distinguera les douleurs physiques des douleurs morales qui peuvent générer autant de souffrance. Plusieurs causes de douleurs peuvent s’anticiper et doivent faire l’objet de mesures de prévention que nous allons citer : Les pathologies liées à l’environnement et l’hébergement, les blessures qui peuvent découler d’accidents et les pathologies liées au travail des équidés.

Les pathologies liées à l’environnement et l’hébergement

Les pathologies digestives

Le cheval est souvent décrit comme un herbivore, ce qui est un peu réducteur. En effet il mange de l’herbe, mais pas que….Les études sur l’alimentation du cheval dans un environnement naturel montrent que son régime alimentaire est en fait extrêmement varié et comprend en général plus de 90 espèces végétales. Cela comprend différentes graminées évidemment mais aussi des végétaux plus ligneux, de écorces, des racines, des fruits, des légumes etc. Animal d’environnement désertique, le cheval est en fait un grand opportuniste qui a développé une formidable capacité d’adaptation à des régimes alimentaires variables. Son appareil digestif gère donc très bien une grande variété alimentaire en quantité réduite et avec des apports plutôt continus. Tout l’inverse de la façon dont nous le nourrissons souvent de façon très anthropomorphique avec 3 repas de céréales ultra énergétiques constitués de céréales. Cela n’est pas sans conséquence sur sa santé et sur la douleur.

Les principales pathologies digestives sont les coliques qui peuvent aller de la simple alerte jusqu’à l’obligation d’opérer voir jusqu’à la mort du cheval. Elles sont particulièrement douloureuses et il est aujourd’hui clairement établi que l’augmentation de l’amidon dans la ration, la baisse de la proportion de fourrage, l’augmentation de la part du concentré ainsi que la distribution en repas associés au confinement prolongé au box augmentent considérablement le risque de colique.

La seconde pathologie chronique la plus fréquente est l’ulcère gastrique. Il est généré d’une part par un manque de fourrage et un estomac trop souvent vide (les deux vont ensemble) et d’autre part par l’augmentation du niveau de stress général. L’isolement social et le fait de ne pas avoir accès à l’alimentation alors que c’est le premier poste de son budget temps en sont les facteurs principaux.

De manière générale, la vacuité de l’estomac durant plus d’une heure génère de l’inconfort chez le cheval. En pratique, passer plus de 5 heures le ventre vide est source de réelle douleur pour lui. La mise à disposition de fourrage de façon très régulière dans la journée est donc indispensable.

Il faut bien comprendre qu’en matière d’alimentation équine, c’est plus la forme et le mode de distribution qui comptent. Des fourrages variés avec beaucoup de fibres dont la distribution est répartie sur toute la journée sont la base de son bien-être et de sa santé au niveau de son appareil digestif.

Les pathologies respiratoires

Les pathologies respiratoires du cheval sont non seulement handicapantes voire invalidantes mais aussi douloureuses par les gènes et la toux qu’elles génèrent. Elles ont deux origines qui se combinent souvent dans les modes d’hébergement traditionnels.

La mauvaise qualité sanitaire des fourrages qui contiennent parfois beaucoup de mycotoxines issues du développement de champignons lorsque le séchage du foin n’a pas été optimal ou lorsque de la poussière (de la terre) a été mélangée au foin lors de sa production.

Le défaut de ventilation des écuries qui est un mal qui touche la plupart d’entre elles. On croit préserver la chaleur en calfeutrant les écuries en hiver alors qu’on y enferme les poussières et l’ammoniaque issu des déjections. Pour un sportif dont la capacité respiratoire est primordiale, c’est un peu dommage.

Veiller à la qualité des foins ne serait-ce qu’en prenant l’habitude de le sentir comme le faisaient les anciens reste une bonne habitude. De plus réduire le temps de confinement au box au minimum indispensable est un facteur de bonne santé des chevaux. La réponse à ces problématiques passe naturellement par un logement totalement ou majoritairement en extérieur avec si possible accès au pâturage.

Les pathologies locomotrices

Avec les pathologies respiratoires, ces sont les deux principales causes de fin de carrière sportive des chevaux.

En dehors de paramètres individuels qui sont propres à chaque cheval, elles résultent de deux principaux facteurs : l’entrainement et/ou le sol équestre.

L’entrainement doit être mené en collaboration avec le vétérinaire et l’entraineur de façon à adapter la charge de travail physique à ce que l’organisme du cheval est en mesure de fournir. Le mode de logement est cependant à considérer dans cette question. L’effet rebond qui pousse le cheval à exploser lorsqu’il sort du box ou il a été confiné trop longtemps alors que son organisme n’est pas préparé à l’effort génère un grand nombre de blessures. De façon générale, empêcher un animal athlète de bouger pendant de longues heures ne semble pas logique pour lui forger un physique de compétiteur. Un mode de vie plus actif semble logiquement mieux approprié. L’écurie active est à ce titre un mode d’hébergement tout à fait adapté au cheval athlète.

Le sol est le facteur de blessure traditionnellement montré du doigt par les cavaliers. Il est aujourd’hui clairement démontré que le sol doit être de consistance homogène sur la surface de travail, ni trop dur, ni trop profond. De plus, un entrainement sur des sols différents permet un travail proprioceptif du cheval qui va contribuer à prévenir les blessures.

L’entrainement quotidien sur des sols préparés pour la compétition est aujourd’hui banni par la plupart des cavaliers qui choisissent de travailler au quotidien sur des sols un peu souples alors que les sols de compétition seront préparés pour être fermes et optimiser la performance sportive.

Dans les écoles d’équitation, c’est la santé et le bien-être de la cavalerie sont au cœur des préoccupations du corps enseignant qui se tourne de plus en plus vers des solutions alternatives comme l’Amortisol.

La fourbure est une congestion très douloureuses des pieds qui résulte de l’ingestion importante d’aliments riches en glucides solubles. Elle est aggravée par des maladies endocriniennes comme le syndrome de cushing ou le syndrome métabolique équin. Enfin les efforts trop importants et sur sol dur peuvent également causer une fourbure. La prévention et le traitement de cette pathologie passent par une alimentation pauvre et contrôlée ainsi qu’un exercice de durée importante à faible intensité en dehors de phases aigues. Les conditions de vie sont donc particulièrement importantes pour les chevaux atteints ou sujets à la fourbure. L’écurie active ou le paddock paradise sont alors de modes d’hébergement particulièrement indiqués.

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Les blessures

La prévention des blessures hors travail du cheval passe par un hébergement sécurisé. Deux approches sont possibles : isoler le cheval et tenter de contrôler l’animal dans un environnement artificiel pour le cheval ou lui fournir un cadre de vie qui répond à l’ensemble de ses besoins. La première solution a l’inconvénient de générer frustration, excitation, stress et comportement explosifs. Bref une sorte d’effet inverse que l’on va tenter de gérer avec plus ou moins de réussite. L’hébergement en groupe lorsqu’il est bien conduit apporte d’excellents résultats à condition de bien observer les chevaux et de leur apporter les ressources dont ils ont besoin afin qu’elles ne fassent pas l’objet d’enjeux au sein du troupeau. L’alimentation, l’espace, l’abri et un agencement adapté contribuent à une ambiance calme et apaisée au sein des groupes et particulièrement dans les écuries actives où tout est conçu pour que les chevaux ne ressentent aucun manque. De ce fait, aucune source de conflit ne vient troubler le groupe. Il reste à l’éleveur à être attentif et à procéder avec tact et patience lors de l’intégration des nouveaux individus dans le groupe.

Les pathologies liées au travail du cheval

Les pathologies liées au travail qui peuvent générer des douleurs sont essentiellement dues aux sols de mauvaise qualité déjà évoqués et à un harnachement inadapté ou mal ajusté. Enfin la pratique de l’équitation par les cavaliers débutants peu stables et à la main peu liante peut générer des douleurs chez le cheval. Il revient à l’enseignant de bien vérifier l’état et le bon ajustement du matériel auprès des cavaliers peu expérimentés ainsi que d’adapter son enseignement et le rythme des séances de façon à ne pas générer de pathologie chroniques dans sa cavalerie.

En définitive, la prévention de la douleur chez le cheval passe par une remise en question profonde de nos connaissances de la nature même de l’animal. La plupart des décisions que nous prenons et qui l’éloignent de ses comportements naturels et de l’environnement auquel il s’est adapté peuvent être source de dérèglements et de pathologies. L’observation des signes cliniques de douleur et des changements de comportements doivent nous alerter et nous pousser à adapter et modifier nos pratiques pour rechercher les solutions que les chevaux nous suggèrent souvent. A nous de les écouter.

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